Un tiroir sans photo

(29 juillet)

Je n'ai pas eu le temps de photographier discrètement le tiroir de la salle d'art plastiques.
Il était pourtant diablement intéressant. Outre quelques feutres et de la colle, il contenait une paire de ciseaux, un ou deux tubes de gouache et... un gros paquet de bouillon Kub. J'ignore ce que contenait cet emballage, mais je vois mal le collègue siroter un bouillon entre deux cours.

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L'art de la tonte

(26 juillet. Oh, c'est la Sainte Anne!)

Il y a quelques années, ma mère c'est avisée qu'elle possédait deux tondeuses (à cheveux) et qu'il ne lui restait plus qu'un seul homme à la maison. Comme moi, j'en avais déjà trois, elle m'a proposé de prendre l'un des engins afin d'économiser quelques coupes chez le coiffeur.
A dire vrai, je n'ai jamais proposé à K. de massacrer ses cheveux. Mais je me suis déjà entraînée sur la tête des enfants. Comme ils n'ont jamais été, ni les uns ni les autres, chez le coiffeur avant d'entrer à l'école, ils ont l'habitude d'être coiffés n'importe comment (d'ailleurs, ils ne connaissent pas non plus le coup de peigne matinal). En général, pourtant, je préfère les emmener chez un professionnel, histoire d'éviter coupes asymétriques ou escaliers.
Mais quand vient l'été, les choses changent. En cette saison, les enfants restent dans le cadre familial et la coupe a moins besoin d'être parfaite. Cette année, elle a surtout besoin d'être courte. Et quand, la veille du départ en camp du Pirate, le coiffeur déclare qu'il n'a plus de place, il faut bien que la tondeuse entre en jeu. A dix ans, mon fils commence à avoir des exigences, et ne voulait que je coupe trop le dessus (pour cacher la cicatrice du front?). Il s'est donc retrouvé avec une chevelure un peu étrange, tondue derrière et plus longue dessus, façon années 30.
Cette semaine, Numérobis a préféré se faire tondre entièrement (oh, ça va, j'ai pris la hauteur de coupe la plus haute, sauf sur la nuque). Il n'y a que le P'tit Mousse qui conserve un peu de longueur, mais il ira chez le coiffeur à la rentrée avec le Pirate (au moins).

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Les tiroirs de l'été (3)

(23 juillet)

Cette semaine, deux tiroirs pour le prix d'un seul (c'est la fin des soldes):









Ce sont les tiroirs de la salle de permanence.


Ils contiennent donc de quoi occuper les élèves: stylos et feuilles pour faire leurs devoirs, par exemple.
Il y a aussi de quoi écrire au tableau et effacer, et manifestement une pince à cheveux et un rapporteur d'origine inconnue.

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Le P'tit Mousse regarde la télé

(22 juillet)

Samedi soir, les enfants voulaient regarder la télé; le P'tit Mousse aussi, bien sûr, alors on l'a laissé voir la première partie de "Framboyard". Il était scotché:

"Et dans Framboyard, y avait des p'tits mecs et ils ont tiré la Madame. Mais y avait une autre Maman, elle a mangé des vers et c'était dégueulasse passque elle avait pas faim. Et le monsieur il disait que c'était du fromage, mais c'était dégueulasse.
Et y avait aussi des ça [attrape un tigre en plastique].
Et le p'tit mec il voulait faire ding mais le grand monsieur il a dit non.
Et l'autre il est tombé, le méchant. Oui, c'est Pascal il l'a fait tomber, il est trop fort pour faire tomber les méchants."

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Ca faisait longtemps...

(18 juillet)

Ca faisait longtemps que Flourig n'avait rien cassé en faisant l'imbécile sur des étagères. En fait, je crois que ça faisait bien des années... Cette fois, c'est le pot (de N*tella) du photophore du Pirate qui a fait les frais d'une chasse au papillon.
Ca faisait longtemps qu'on n'avait pas eu aussi chaud. Plus de 30° dans notre chambre, hier soir, et le P'tit Mousse qui saigne du nez une nuit sur deux. Bon, on ne va pas se plaindre, non plus, on l'a attendu suffisamment longtemps, cet été. (Je n'irais pas jusqu'à dire des années, mais...)
Ca faisait longtemps que je n'avais pas été à la plage ou à la piscine avec les enfants. Ils sont de plus en plus indépendants (même si Numérobis ne nage pas encore), et c'est bien agréable. Il faut juste garder l'oeil (et le bon) sur le P'tit Mousse, qui n'a peur de rien. En une demie-heure de piscine, il s'est fait repérer comme casse-cou par le maître-nageur.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas été au cinéma. La dernière fois, c'était pour accompagner une sortie scolaire. Cette fois-ci, c'était une grande première pour le P'tit Mousse. Il faut croire que je reste cantonnée aux films pour enfants.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant lu. Il faut dire qu'avec la chaleur, c'est la seule activité raisonnablement praticable. (Peut-être un billet là-dessus, si j'arrive à l'intercaler entre mes photos de tiroirs.)

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La série des tiroirs (2)

(15 juillet)

Voici le premier tiroir que j'ai photographié. C'est celui d'une salle majoritairement occupée par une collègue de français. Elle fermait le premier à clef, mais le deuxième était accessible, et son contenu était le suivant:


On voit bien deux exemplaires de L'Avare, un Tolkien et quelques Claude Gueux, ouvrages qui étaient probablement en cours d'étude à ce moment-là. Au moins deux paires de ciseaux, certainement confisquées (j'ai moi-même placé un Rubik's Cube dans ce tiroir, en fin d'année), un taille-crayon et des stylos (oubliés?), une perforatrice à quatre trous et l'indispensable télécommande du vidéo-projecteur.

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12+3=15

(12 juillet)

Depuis trois ans, j'occupe les mêmes "blocs de moyens provisoires": 12 heures dans un établissement, 3 heures pas trop loin, voilà qui comble mes obligations de service devant les élèves en tant que professeur agrégé. Cette année, j'avais un peu peur que les trois heures dans l'établissement secondaire disparaissent, parce qu'il ne restait que 3 élèves de 4ième à passer en troisième. Mais une élève est arrivée au troisième trimestre, un autre s'est inscrit en troisième, et surtout, j'ai recruté 7 élèves pour la quatrième de l'an prochain. J'étais donc assez tranquille, le groupe (12 élèves en tout) était sauf, et mes heures aussi. Les chefs d'établissements s'étaient déjà concertés pour le partage de l'emploi du temps.
Sauf que. Le rectorat et ses instances en ont décidé autrement. J'irai faire mes trois heures ailleurs, un peu plus à l'Ouest. Je ne sais pas ce qu'il advient des 12 élèves, j'espère qu'on leur a trouvé quelqu'un (vu la situation géographique de l'établissement, ce n'est pas évident de faire venir une personne juste pour trois heures). Je n'aurai donc plus de LV2 l'an prochain, mais uniquement des classes "bilangue", dont deux cinquièmes. Dans mon nouveau collège (que je viens d'appeler), j'aurai une collègue qui arrive comme moi dans l'établissement (l'ancienne ayant obtenu sa mutation sur un poste que j'avais demandé aussi). Je me suis demandé si le changement de complément de service n'était pas une idée de l'inspecteur, qui avait trouvé qu'il fallait me sortir de l'isolement où j'étais: seule prof d'allemand sur deux établissements, je n'avais aucun collègue avec qui échanger. L'an prochain, ce sera différent. Si tant est qu'on puisse rencontrer des gens et discuter avec eux en n'étant présente que trois fois une heure dans un collège...

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La série de l'été

(8 juillet 2013)

Pour cet été, je me suis dit qu'une série sur les tiroirs de bureau pourrait faire l'affaire. Les casiers de profs, c'est plus délicat, il aurait fallu être seule en salle des profs pour les prendre en photo. Les tiroirs de bureau, il suffisait d'attendre que tous les élèves soient sortis, et de sortir mon nouveau téléphone (qui prend des photos, donc). Une chance que j'arrive de nouveau à télécharger les clichés sur le site: vous aurez un billet le lundi ou le mardi pendant 5 ou 6 semaines.

A tout seigneur, tout honneur, voici les tiroirs de mon bureau:
 

Trois pauvres feuilles blanches et des traces de gobelet de café datant des précédents occupants, il n'y a rien de folichon dans ces tiroirs. Il faut dire que je n'occupe cette salle que trois heures par semaine (mais je suis la seule à le faire, parce qu'elle est trop petite pour des classes "normales"), et que le reste du temps, je suis chez les autres. Donc je ne me suis véritablement installée nulle part, et je trimbale mes affaires dans mon petit cartable...

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Elle est rigolotte, la maîtresse

(6 juillet)

Une des dernières séances de lecture avec Numérobis. Objectif: le son "oin".
Au début de la fiche, comme d'habitude, une série de syllabes comportant ou non le son en question.

poin pion
loin lion
soin sion
foin ...

Non, quand même, elle n'a pas osé?

foin fon

Ouf! 

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Désertification

(3 juillet 2013)

Il paraît que les élèves doivent bénéficier de 36 semaines de cours dans l'année. Et que donc, l'an prochain, comme ils rentrent un mardi, ils devront rattraper le lundi 2 septembre en cours d'année. Je viens d'avoir un petit mot dans mon casier à ce sujet (pour pouvoir réserver mes mercredis après-midi). Moi, ça me fait un peu bondir et sauter sur mes grands chevaux, et un peu rigoler, aussi.
Primo, parce que ça veut dire que nous, les profs, nous allons travailler deux fois pour ce fameux lundi de pré-rentrée: le 2 septembre, évidemment, et puis les deux mercredis après-midi supplémentaires. Alors qu'il est déjà arrivé plein de fois que les élèves rentrent le mardi, ou même le mercredi ou le jeudi, et qu'on ne nous a jamais demandé de rattraper quoi que ce soit pour compléter la semaine. (Mais il est également vrai que la pré-rentrée, depuis une dizaine d'années, comporte officiellement deux jours.)
Deuxio, parce que, si on regarde le calendrier de rattrapage, les mercredis concernés suivent tous d'autres lundis chômés (le 11 novembre, Pâques et la Pentecôte), et que ces lundis-là, on le les rattrapera pas. On ne récupère que les jours ouvrables, sans doute. Mais nul ne songe qu'en 2014, on se fait véritablement voler en ce qui concerne les jours fériés: les 1er et 8 mai sont, pour notre académie, pendant les vacances. Ca compense largement ce fichu lundi de pré-rentrée, non?
Tertio, parce que le dernier mercredi de rattrapage est le 11 juin, et qu'à cette date, les élèves ne travaillent plus beaucoup. C'est l'époque des conseils de classe, il n'y a plus de notes et certains arrivent en cours avec un sac rempli de DVD. La fameuse 36ième semaine de "cours", placée après le brevet, est en réalité une semaine de garderie. Les cars scolaires circulent pour un à trois élèves, quand ils ne sont pas totalement vides (amis écologistes bonjour), les profs prennent des groupes qui ne ressemblent à rien (je me suis occupée de tous les élèves de cinquième présents, par exemple, hier matin, alors que seulement quatre d'entre eux étaient germanistes). D'ailleurs, les établissements privés ne s'y trompent pas: tous ceux du voisinage sont fermés depuis dix jours.
Arrêtons de nous mentir avec ces "36 semaines", c'est n'importe quoi. Si on veut que les collégiens travaillent jusqu'au début juillet, il faut reculer les dates du brevet (après-tout, les correcteurs du bac travaillent jusqu'au 10 ou 12 juillet, pourquoi les corrections du brevet sont-elles déjà finies?) et celles des conseils de classe: depuis que tout est informatisé, la remontée des notes et résultats divers ne prend pas une semaine, alors pourquoi tout devrait-il être "bouclé" avant le 15 juin?

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