Voilà, c'est fini

(28 juin 2011)

Depuis ce matin, nous savons combien ça fait, "quelques".

Vous comprendrez que je n'aie pas trop le coeur à écrire.

Il y a sûrement des tas de choses à faire, d'affaires à régler. Ma famille a besoin de moi, et j'ai besoin d'elle.

Je reviendrai après tout ça, quand ça ira mieux.

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Saturday night fever

(27 juin)

Quelle journée que celle de samedi!
K. n'a pas bien compris pourquoi je me levais dès huit heures. Ca lui est revenu plus tard, dans la matinée, quand il s'est rendu compte que la tondeuse refusait décidément tout service, malgré une nouvelle lampée d'huile et quelques bidouillages.
J'ai commencé par prendre mon petit déjeuner et faire manger les monstres. Après quoi, j'ai préparé la troisième pâte sablée pour les pyramides de biscuits que le Pirate souhaitait servir aux invités de son anniversaire (j'avais préparé une partie des biscuits la veille). Pendant que la pâte reposait au frigo, j'ai mis en route une machine et fait la vaisselle, avant de m'attaquer à la première manche de mon costume de danse. Le spectacle avait lieu samedi soir, et la prof ne nous a donné les différents éléments à coudre que vendredi soir...
Après la préparation et la cuisson des gâteaux, la première manche était cousue, la deuxième entamée, mais il fallait aller acheter du jus pour le goûter. Nous sommes rentrés juste à l'heure du déjeuner du P'tit Mousse, que j'ai mis à la sieste illico pour être tranquille et aussi pour qu'il puisse dormir avant l'arrivée des vandales.
Si K. s'est octroyé une petite sieste après le repas de midi, j'ai dû, moi, m'attaquer aux petits gâteaux qui devaient supporter les bougies, puisque les pyramides, qu'il a aussi fallu monter (avec l'aide du Pirate), ne pouvaient pas être piquées sans risque de casse. Après quoi, il y avait du linge à plier, et j'avais à peine sorti mes aînés du lit et mes gâteaux du four que le premier invité sonnait. Une fois que tous ont été là, j'ai pu terminer ma deuxième manche de costume.
Je suis alors montée chercher le P'tit Mousse, qui n'osait appeler au milieu de tout le bruit fait par les plus grands. Il a pris son goûter, puis réclamé du "tato" quand le Pirate et ses copains ont commencé à dévorer bonbons et pyramides. Heureusement, à cet âge-là, on peut les laisser s'occuper tous seuls. Je n'avais plus qu'à attendre que K. ramène la voiture (il était parti se débarrasser des déchets verts) pour partir à ma répétition.
Grâce aux indications précises de la prof et à ma vague connaissance de la ville où se déroulait le spectacle, j'ai trouvé facilement une place pour me garer puis la salle. Il y faisait une chaleur étouffante. Nous avons tout juste répété le premier numéro, celui où nous (G., mon homonyme et moi) devions nous intégrer à un autre groupe: la prof a donné de vagues indications sur la place que je devais occuper, n'a rien dit aux autres, et ne nous a même pas demandé de le refaire, alors que même les adolescentes maîtrisaient mal la chorégraphie. Quant au numéro que mon homonyme et moi-même devions faire avec la prof, nous ne l'avons revu qu'à deux, dans la salle de danse attenante, la prof étant trop occupée avec les petites qui commençaient à arriver.
Juste le temps de manger, de rassurer les mamans sur le fait que non, vraiment, leurs fillettes ne risquaient pas de prendre froid dans le gymnase ensoleillé, et j'ai filé enfiler ma tenue pour le premier numéro, avant de m'occuper des "petites" qui attendaient leur tour de passage. Il fallait surtout éviter qu'elles fassent trop de bruit, et les faire reculer pour permettre le passage des plus grandes. J'aime bien m'occuper de ces petites, au début des spectacles, elles sont toujours émerveillées par les costumes des autres ("Tu vas danser aussi?") et leur babillage m'amuse.
Pour le premier numéro, je me suis un peu plantée, mais ça m'a fait rire (c'est un truc que ma première prof de danse avait remarqué: quand je fais une erreur dans la chorégraphie, je rigole), et puis j'ai remarqué que la "meneuse" des ados se tournait vers moi, à un moment donné, parce qu'elle avait un trou de mémoire. Comme si j'étais une "grande" qui sait forcément, alors que je ne suis qu'une "vieille" qui rame un peu...
Ensuite, il a fallu calmer les petites qui commençaient à s'agiter après leur numéro mais ne voulaient pas rejoindre leurs parents dans les gradins. La sono a eu des ratés juste avant l'entracte, nous sommes allées nous changer pour la deuxième partie. La nuit commençait à tomber, il faisait déjà moins chaud. Le temps passe sans qu'on s'en rende vraiment compte, pendant ces spectacles.
G. était tout en blanc, il avait lu le programme et croyait donc être du premier numéro ("Tableau en blanc"), et il a fallu lui expliquer que non. Heureusement, son prénom figurait à côté de son numéro. Après lui, il y avait une jeune femme handicapée moteur. Son solo m'a paru interminable, mais, comme dit mon homonyme, c'est parce que nous étions juste après.
C'était à nous. Je me suis dirigée vers le coin par où je devais entrer, soudain très droite et concentrée. J'ai entendu quelques sifflements dans le public, comme quand on siffle une jolie fille, et ça m'a fait sourire, puisque la plus jeune, dans ce groupe, c'était moi; c'est fou l'effet qu'un costume peut faire (en y repensant, je crois qu'on nous a sifflées aussi parce que c'était le retour de danseuses "normales"). La musique a démarré, nous avons commencé. La prof a trouvé qu'il y avait quelque chose qui n'était pas comme d'habitude, mais je ne suis pas laissé perturber. Et puis est arrivé le moment où mon homonyme et moi, seules, devions improviser. Et je me suis laissé aller, constatant avec bonheur qu'il y avait des flashes du public, que je ne tremblais pas, que ça marchait, et que c'était déjà fini.
J'avais oublié comme ça peut être agréable de danser en public et de se faire applaudir. Du coup, j'en viens presque à regretter d'avoir si peu dansé, pendant ce spectacle. Mais il faut bien avouer que je devais avoir l'air un peu ridicule, à côté de ces jeunes filles pleines de vie qui dansaient si bien et sautaient si haut. Même si elles ont trouvé notre numéro "très joli". (On félicite toujours les artistes qui viennent de sortir de scène.)
Il était presque minuit quand je suis ressortie pour reprendre ma voiture et rentrer chez moi, d'excellente humeur et prête à rempiler pour une nouvelle année de danse. Si la prof donne encore des cours (car elle a de graves soucis de santé)...

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Qui se ressemble...

(23 juin 2011)

Nous sommes allés chercher les passeports des deux grands. Le Pirate a bien mis ses doigts sur le lecteur d'empreintes, qui l'a reconnu, lui !
puis nous sommes rentrés à la maison, et j'ai entrepris de ranger les précieux documents avec les autres. Qu'il a d'abord fallu retrouver. Mais dans les papiers, j'ai retrouvé la carte de nationalité canadienne du Pirate (oui, surtout ne le répétez pas, nous sommes de vilains bi-nationaux). Que je montrai aussitôt à Numérobis, en cachant à peine le nom, vu que je ne suis pas sûre qu'il reconnaisse le prénom de son grand frère. Numérobis, croyant reconnaître la photo de passeport de son petit frère, c'est exclamé "C'est le P'tit Mousse!". Et j'ai bien ri.
Mais j'ai encore plus ri, quand, deux minutes plus tard, le Pirate, qui bien sûr ne se fait pas avoir devant sa propre photo à neuf mois, a cru bien faire en disant "C'est moi!" devant la photo du passeport du petit dernier. Alors même que nous venions de retirer son passeport personnel et neuf, avec une phot le représentant à l'âge de huit ans moins quelques jours.
Il faut croire qu'ils sortent du même moule...

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Fin de saison...

(21 juin)

Il paraît que c'est l'été qui commence.
Pourtant, il pleut depuis des jours (on en avait besoin).
Et Les Redoutables Suisses viennent de me faire parvenir leur catalogue automne-hiver...

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Plus le temps...

(16 juin)

Je n'ai plus le temps de repasser / plier le linge.
Je voudrais avoir plus de temps pour lire.
Je ne trouve pas le temps de m'occuper de moi. ("Maman, elle a des poils sous les bras, comme Papa.")
Je n'ai plus le temps de lire une histoire à mes enfants, le soir.
Je n'ai pas le temps de faire le ménage.
Je n'ai pas trouvé le temps de ranger le linge que les enfants ne mettent plus.
J'aurais besoin de temps pour faire tirer les photos et les placer dans les albums.
Je n'ai pas eu le temps de voir ma copine, quand nous sommes allés à Paris.
Je voudrais prendre le temps d'écrire toutes les lettres en retard.
J'ai à peine eu le temps de faire ma déclaration d'impôts.
Je voudrais juste avoir le temps de prendre mon temps.

Heureusement, les vacances arrivent à grands pas. Et, avant que les enfants ne soient obligés de rester à la maison, il y devrait y avoir quelques demies journées où moi, je ne travaillerai plus, et je pourrai rattraper un peu (si peu) de mon retard...

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Correspondant.

(14 juin)

Le Pirate a un correspondant. Depuis que nous avons quitté Fréjus, il entretient une relation épistolaire avec un de ses anciens camarades. Une amitié tenace, puisque, s'ils ont bien été dans la même classe en première année de maternelle, le Pirate et son corres' n'ont plus jamais eu la même maîtresse depuis.
Voilà donc un an et demi qu'ils échangent, plus ou moins régulièrement et surtout au gré des vacances, de petites lettres. Ou plutôt des cartes postales, rédigées sous l'oeil observateur de leurs parents. Au départ, nous pensions juste profiter de l'aubaine pour faire écrire et lire un peu nos apprentis lecteurs (puisqu'ils se sont quittés au milieu du CP). J'ai même cru, n'ayant pas de réponse à nos voeux de cette année, que le contact était rompu. Mais le copain a envoyé une carte du ski aux vacances de Pâques, et le Pirate vient de répondre, de façon quasi indépendante: il a rédigé seul un brouillon pratiquement sans faute.
Il ne reste plus qu'à lui apprendre à présenter une enveloppe: pour ses cartes d'anniversaire, il a écrit le nom des destinataires sur le rabat...

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Noir

(10 juin)

Il y a bientôt 20 ans, alors que j'étais en khâgne, une partie (importante?) de mes camarades désapprouvait le nouveau professeur de lettres et a tout fait pour le faire remplacer. L'un des arguments avancés était que ce prof notait n'importe comment, puisqu'il m'avait mis la moyenne. On comprendra que, n'étant pas moi-même une forte tête en littérature, j'avais un peu de mal à saisir ce que mes camarades reprochaient à ce professeur.
Toujours est-il qu'au moment de la photo de classe, il était à peu près certain que le malheureux allait partir. Et c'est lui qui devait nous accompagner pour la prise de vue. Il a donc été décidé collectivement que nous porterions son deuil pour cet adieu, et que nous devions nous habiller en noir. Le seul problème, c'est que je n'avais aucun vêtement de cette couleur dans ma garde-robe. Il a donc fallu que j'emprunte un pull à ma mère (pour aller avec une jupe grise).
Depuis, j'ai acheté une petite robe noire (donnée il y a une dizaine d'années), mais il y a encore fort peu de vêtements franchement sombres dans mes placards et tiroirs. Et je trouve cela absolument sinistre de voir des classes entières vêtues de couleurs foncées. Il m'est même arrivé une fois d'avoir devant moi uniquement du noir (bon, d'accord, c'était un groupe de cinq élèves).
Et j'habille mes enfants selon le même principe, refusant de les endeuiller au motif que ce sont des garçons (et pourtant, dans les collections hiver pour petits gars, ce n'est pas la joie!).

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Centenaire

(8 juin 2011)

Aujourd'hui, ma grand-mère aurait eu cent ans.
C'est qu'elle en a vécu, des choses, ma grand-mère. Et pas que des choses agréables. Handicapée (bretonne) de la hanche, elle a été opérée deux fois et a fait souvent des cures. Quand j'étais petite, elle disait simplement qu'elle avait "des misères".
Lorsque je suis née, elle avait prédit qu'elle ne verrait jamais mes 18 ans. Alors qu'elle a pu les fêter avec nous (mais sans mon grand-père). Et même me savoir mariée et voir le Pirate. Ma grand-mère est finalement morte arrière-grand-mère il y a sept ans.
Elle avait le sens de l'humour, et un grand optimisme, aussi, je crois; sans doute est-ce cela qui lui a permis de surmonter les épreuves. La perte d'une fille de 4 ans, d'une méningite (pendant la guerre, et la légende familiale veut que ce soit parce que le médecin de famille, juif, n'avait pas le droit de la soigner officiellement), et puis la perte du frère aîné de mon père, tout juste majeur, suite à un accident stupide, n'ont pas pu ne pas l'affecter. Elle en parlait fort peu.
Ma grand-mère n'aimait pas les framboises, parce que les graines allaient se coincer sous son dentier. Mais elle mangeait des cerises, celles de son jardin. Elle aimait bien que je me coiffe les cheveux en arrière, parce qu'alors, je lui ressemblais encore plus.
Elle était petite, et l'ostéoporose n'a pas arrangé les choses; c'était toujours la première personne que les enfants dépassaient en grandissant (je ne sais pas si le Pirate aura un jour la joie de dépasser sa grand-mère, qu'il a trouvée bien petite, la semaine dernière). Elle avait les yeux bleus et pétillants de malice.
C'est ma grand-mère qui m'a appris, et à mes soeurs aussi, à tricoter. Sauf qu'elle nous montait toujours le premier rang... J'ai encore le dernier gilet qu'elle avait tricoté pour moi, avant que ses mains deviennent trop malhabiles.
Elle faisait des gaufres inimitables (comme mon autre grand-mère faisait des tartes aux fraises ou aux bleuets) et envoyait mon grand-père acheter les desserts des grandes occasions chez Thauvin.
Je rêve encore parfois de sa maison, là où elle nous accueillait au retour du Canada, pour que Maman ait le temps de se remettre un peu du décalage horaire avant de rentrer à Paris.
J'ai sa photo dans mon portefeuille, et souvent, les gens croient que c'est un cliché de moi en noir et blanc.

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Question d'assiette

(6 juin)

Si mon grand-père avait pu voir le P'tit Mousse cette fin de semaine, il n'aurait pas manqué de dire que son arrière-petit-fils se tient mieux à table qu'à cheval. Quoique... je n'ai jamais essayé de le mettre sur un canasson. Si ça se trouve, avec son sens aigu de l'équilibre, il s'y tiendrait très bien.
Pour commencer, le P'tit Mousse a profité de l'absence de siège adapté pour manger sur mes genoux, chez mes parents. Très pratique pour faire le concours de celui qui mangera le plus de fraises avec sa grand-mère.
Ensuite, il s'est régalé, chez mes beaux-parents. Non seulement il était assis à table avec nous (grâce au rehausseur), mais en plus, il a mangé la même chose que les grands! Un peu de melon en entrée, avec un morceau de tomate et même un petit bout d'endive (pas top, la salade, mais comestible tout de même). Puis j'ai mis dans son assiette (une vraie qui casse, "non tu ne la soulève pas, attention tu vas renverser, pose ton assiette") des petits pois du jardin et des carottes bio; et il en a redemandé deux fois, trop heureux de manger seul (avec les doigts). Un petit morceau de fromage plus tard, le P'tit Mousse a vu avec bonheur arriver le dessert. Des petits gâteaux, de la glace (il a très bien su finir mon bâtonnet) et dis-donc Papa, donne-moi donc un morceau de pomme, aussi.
Après ça, il n'était pas fâché d'aller faire "dodo". (Et il a très bien digéré, merci.)

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Trisomie

(2 juin 2011)

Depuis que je suis passée par , je ne vois plus tout à fait les enfants handicapés de la même manière. Je mesure ma chance d'avoir des enfants en bonne santé, et j'admire les parents qui ont le courage d'élever un enfant pas comme les autres.
Le handicap, il fait peur parce qu'on ne le connaît pas. Mon regard a beaucoup changé, cette année encore, grâce à la prof de danse. Elle accueille dans son cours un élève trisomique. Pas un "mongolien" touché sur le chromosome 21, et dont le handicap se lit sur le visage. Non, G. a juste l'air un peu attardé, parfois, et il est trisomique 23. Il parle très peu, mais il a été à l'école "normale" pendant un certain temps, et il a appris à lire. Il comprend ce qu'on lui dit, mais il est incapable de répondre vocalement.
L'autre jour, il est arrivé au cours en se désignant (façon Tarzan) et en disant "anniversaire". Alors, pour lui faire plaisir, la prof a mis un morceau de musique classique. Elle l'a laissé choisir son extrait du Lac des Cygnes, et il a dansé. J'ai été bluffée. Bien sûr, il dansait le rôle de la fille, et les pointes de pieds n'étaient pas tendues, les genoux pliaient plus qu'ils n'auraient dû, mais on identifiait tous les pas. Il connaît la chorégraphie pratiquement par coeur, on pourrait l'utiliser comme maître de ballet!
G. est trisomique, mais il a du talent.

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