Pharmacie

(19 décembre)

C'est fou, le nombre de médicaments qu'on arrive à entasser dans une pharmacie domestique...
Le P'tit Mousse et Numérobis s'étant relayés, ces trois dernières semaines, pour être malades, je me suis décidée à faire du tri (pour faire de la place aux nouveaux venus). La dernière fois que j'avais mis de l'ordre dans mon armoire à pharmacie, ce devait être cet été; car j'essaye de me débarrasser régulièrement des boîtes périmées. Quant aux antibiotiques entamés, ils restent généralement sur une étagère (en hauteur) dans l'entrée, en attendant la prochaine visite à la pharmacie.
Eh bien, j'ai rempli un sac plastique entier de vieilles préparations, de sirops entamés et dont l'usage m'échappait, de cachets périmés et de gouttes hors d'usage. La plus grande majorité de ces médicaments avaient été prescrits à moi ou à l'un de mes enfants. Les bouteilles étaient encore à moitié pleines, il restait toujours quelques comprimés dans les boîtes. L'antibiotique pour chat (ou chien) n'avait pas non plus été consommé dans sa totalité. Et pourtant, quand un médecin veut me prescrire un antipyrétique ou un antalgique, je lui réponds souvent qu'il m'en reste; et s'il note deux boîtes, je n'en prends qu'une à la pharmacie, quitte à y retourner (car je sais qu'en général, nous consommons assez peu de ces produits). Quand Numérobis s'est vu prescrire les mêmes gouttes que son petit frère, je suis d'abord rentrée à la maison pour vérifier qu'il en restait assez dans le flacon avant d'aller à la pharmacie.
C'est terrible, ce gâchis de molécules chimiques. Parce que nous, habitants des pays développés, consommons ces produits pour presque rien, sans y prendre garde, alors que d'autres en auraient tant besoin (mais je crois que les médicaments rapportés en pharmacie sont désormais systématiquement détruits, qu'ils soient périmés ou non). Et parce qu'une partie de ces molécules est jetée n'importe comment et dispersée dans une nature qui s'en passerait volontiers. Nous ne sommes pas des consommateurs responsables...

(Petite note qui n'a rien à voir: ceci est mon dernier message avant la trêve des confiseurs. Je suis en vacances et j'ai envie de m'occuper de mes enfants, malades ou non.)

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Avis de tempête

(16 décembre)

Le vent n'en finit pas de souffler, la pluie tombe encore et encore. Le soleil ne perce plus les nuages depuis deux ou trois jours.
Un temps à rester chez soi bien au chaud pour soigner un P'tit Mousse très chaud aussi (39° ce matin).
Sauf que... Aujourd'hui, c'est la remise des prix pour le concours de cartes de voeux des sixièmes. Les cinquièmes doivent jouer leur pièce (en allemand) devant leurs camarades. Et puis, j'ai payé d'avance pour le repas de Noël.
Alors le P'tit Mousse, après avoir pris son antibio, son antipyrétique et ses gouttes dans les yeux (il fait une conjonctivite, en plus, grâce à son copain de garderie), est allé bravement chez sa nounou; qui l'a remis presque aussitôt au lit. Pauvre petit bonhomme, il me fait vraiment pitié...
Il y a des jours où je n'aime pas être une maman qui travaille.

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Apprentis lecteurs

(13 décembre)

Depuis quelques temps, le P'tit Mousse, quand il voit des lettres ou des chiffres, anone "A-o-a-o-o". Il "lit". Il a compris qu'il existait des signes qui voulaient dire quelque chose. Et même, parfois, il veut donner du sens à ce qu'il lit, comme par exemple quand il a "lu" nènè sur son pot de yaourt (oui, je sais, vous ne comprenez pas comment yaourt peut devenir nènè; moi non plus, du reste; il me semble qu'avant d'apprendre à lire, cet enfant devrait déjà apprendre à parler de façon intelligible).
S'il lit ainsi, c'est parce que Numérobis s'est lancé lui aussi dans la grande aventure. Il n'est qu'en grande section, mais s'efforce déjà de reconnaître les chiffres et les lettres (un jeu d'Armand Jamot) sur les emballages, revues et livres qui passent à sa portée. Comme lui aussi veut mettre du sens sur ce qu'il lit, il nous a expliqué récemment que "bio, ça s'écrit AB". Parfois, il est plus proche de la réalité, comme hier soir, lorsqu'il nous a épelé le mot fille après vu ville sur la tranche d'un livre de la bibliothèque. Mais il est encore dans la reconnaissance globale des mots, sans comprendre véritablement que c'est l'association des différents sons qui forme les syllabes. Peu importe; cela laisse encore un peu de travail à la maîtresse qu'il aura l'an prochain.
De toute façon, je serais fort surprise si un de mes enfants ne réussissait pas à apprendre à lire. Ils baignent dans les livres depuis qu'ils sont tout petits, et la lecture, les tentatives du P'tit Mousse le prouvent, fait partie de leur univers. Le Pirate est déjà un bon (et grand) lecteur.

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Madame Saouter

(9 décembre)

J'ai eu la chance de faire mon primaire à Paris sous l'ère Chirac au tout début des années 80. C'était vraiment une chance d'être scolarisé à Paris, à cette époque, parce que nous bénéficiions d'intervenants extérieurs qui soulageaient les maîtresses un peu faibles en chant ou en sport. Entendons-nous: j'ai aussi eu des maîtresses très capables de nous apprendre des chants intelligents (à la mort de Brassens, par exemple) ou de nous faire danser. Mais la mairie payait aussi des professionnels pour nous apporter plus encore. C'est ainsi que j'ai pu voir mon prof de sport de primaire tenter de se qualifier pour représenter la France à la perche aux JO (de Los Angeles, probablement).
Monsieur Desmet (je suppose que c'est ainsi que ça s'écrit, même si nous disions "des smettes") nous a donné pendant plusieurs années des cours de dessin.
Et Madame Saouter nous donnait des cours de musique. Tout ce que je sais en musique, ou presque, c'est elle qui me l'a appris. Elle n'était pas nécessairement très aimée, les plus grands chahutaient à la chorale, mais elle a eu à coeur de nous faire découvrir bien des choses, et des choses bien. C'est grâce à elle que je peux me vanter d'avoir chanté à l'Opéra Comique (et ma soeur à la Bastille, et costumée, en plus!). C'était un opéra pour enfants de Benjamin Britten, dans lequel le public était censé reprendre une partie des chants interprétés sur scène. Nous autres enfants des écoles de Paris étions donc ce public savant et entraîné à chanter depuis les baignoires.
C'est Madame Saouter, aussi, qui a ancré à jamais dans ma mémoire les noms des notes et les rythmes (sau---teuh noire! double croche double croche noire! tri-o-let noire!). C'est peut-être grâce à elle, au fond, que je ressens si bien la musique des alexandrins... Mes professeurs de collège n'ont rien ajouté à son solfège, et auraient même eu tendance à me faire désapprendre ce que je savais. En tout cas, si je réussis parfois à déchiffrer des partitions de piano pour les jouer, c'est surtout grâce à elle (même si je dois les demi-tons qui permettent de reconnaître les notes sur un clavier à mon professeur de sixième).
Aujourd'hui, je peux dire que c'est grâce à Madame Saouter que je suis capable d'aider Numérobis à réviser son solfège. Je regrette juste qu'elle ne nous ait pas, comme aux élèves de l'autre école où elle intervenait, appris à jouer de la flûte: je ne peux pas aider mon fils à jouer ce qu'il lit.

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Saint Nicolas

(6 décembre, quoi!)
(Et non, on ne parlera pas du Nicolas Lassarre-Cosy, comme dit Numérobis.)


Je voudrais rassurer celles (et ceux?) qui ont trouvé mon précédant message sur la période de Noël un peu triste.
Ca va mieux. On n'a toujours pas la neige, mais les décorations font leur apparition dans les rues des villages (plus tard que ces dernières années, me semble-t-il; c'est la crise pour tout le monde), et puis l'esprit de Noël est revenu à la maison.
Ce week-end, nous avons décoré les vitres. Le Pirate et Numérobis y ont collé des flocons et des autres fioritures. K., rapidement contaminé, est aussitôt allé nous chercher un sapin que les enfants ont orné de "ba" (mais on n'a pas le droit de jouer avec, et j'ai surveillé pour qu'elles soient aussi hors de portée des chats) et de guirlandes, même le P'tit Mousse a ajouté son petit père Noël dans l'arbre. Et puis, je me suis lancée dans la fabriquation d'un Stollen. Le Stollen, c'est ce gâteau de Noël allemand qu'on peut trouver chez L id l (mais le mien est sans pâte d'amande) et surtout, qu'il faut faire au moins quinze jours avant de le manger. Ma recette ayant été recopiée plusieurs fois, je me suis retrouvée sans indication de la quantité de farine. Il a fallu la restituer à partir d'autres recettes (merci Nanouk pour ton livre suisse), j'espère que ce sera bon.
Et puis, ce matin, j'ai fait pas moins de quatre magasins, sans compter celui qui était fermé pour cause de surcharge électrique, pour ne pas trouver le cadeau du Pirate. Vive Ah!ma_zone... Les autres cadeaux pour ma famille très proche sont achetés. Reste à élargir le cercle aux ascendants et colatéraux, mais je suis motivée.
La période de Noël est celle pendant laquelle mes soeurs et moi échangeons le plus de méls. Il s'agit pour nous de trouver le bon cadeau pour la bonne personne, de partager les frais, de savoir qui fait quoi. Comme il y en a une qui est loin et l'autre qui a un peu autre chose à faire que courir les boutiques avec son gros ventre, je me sens un peu investie d'une mission de Père Noël, cette année. Sauf que moi, les enfants ne m'écrivent pas pour me dire ce qu'ils veulent, et que je me suis retrouvée un peu bête quand mon papa m'a demandé ce qu'ils voulaient (mais si, un livre, même pour le P'tit Mousse, c'est très bien; il sait ce que c'est, il est même capable de distinguer les pages sur lesquelles il y a quelque chose à lire de celles où il n'y a que des illustrations).

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Plus rien à se mettre

(1er décembre 2011)

Lorsque, le matin, au moent de s'habiller, le Pirate ou Numérobis hurle "J'ai plus d'chaussettes", c'est vraisemblablement, vu le rythme auquel je lave, parce qu'il n'a pas remonté la pile de linge pliée sur le canapé. Ce peut être aussi, il faut être honnête, que le linge est bien sur le canapé, mais pas encore plié; voire, mais c'est beaucoup plus rare, que le linge est encore dans le sèche-linge.
Le cri "J'ai plus d'pantalon" est , en revanche, plus inquiétant. Car il est probable qu'il n'y ait effectivement pas de pantalon propre disponible. Ou alors, seulement un percé au genou. Ce cri signale donc que l'heure du racommodage a sonné.
Mes enfants sont des garçons, les genoux de pantalon leur résistent peu de temps. Et là, plusieurs possibilités: soit réparer tout de suite, une aiguillée et puis c'est fini. Mais il faudra sans doute recommencer d'ici une semaine ou deux. Soit attendre que le trou s'agrandisse un peu, mais pas trop, et poser une pièce. Une pièce thermo-collante, qu'il faudra tout de même coudre pour s'assurer qu'elle résiste aux durs traitements auxquels elle va être soumise. Cette manipulation nécessite donc de sortir le fer, d'attendre que le pantalon refroidisse et de trouver une dizaine de minutes pour les travaux de couture. Ce qui explique que je tarde à m'y mettre, et que je préfère patienter jusqu'à avoir deux ou trois genoux à consolider avant de me lancer.
Il reste encore une possibilité: acheter un nouveau pantalon. Je m'y résous parfois, quand les trous sont vraiment trop importants pour être réparés, ou quand l'un des enfants n'a plus que des pantalons rapiécés à se mettre. Néanmoins, ces achats de dépannage sont assez rares, car je profite généralement des soldes pour faire des stocks importants (sachant que, de toute façon, si jamais l'aîné ne porte pas un pantalon, il ira toujours au cadet - Numérobis a adoré un survêtement acheté pour le Pirate et oublié au fond d'un carton au moment du déménagement).

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