6 minutes 56

Ou comment, alors que j'étais juste partie chercher mon passeport, je me suis retrouvée allongée avec une aiguille dans le bras.

(4 avril)

Si mon passeport a été prêt en trois jours, il m'en a fallu huit de plus pour trouver un moment afin d'aller le chercher. Et donc, j'entre à la mairie, je pose mes doigts sur le lecteur d'empreintes digitales, qui dit ok pour la main gauche. Mais les empreintes de la main droite, il ne les a reconnues qu'au bout de quatre essais. Comme quoi, cette biométrie, c'est un peu n'importe quoi.
Bref.
En sortant des bureaux de l'état civil, j'avise l'EFS, qui racolait à grand bruit sur la place publique. Et je me dis "tiens, ça fait une éternité que je n'ai pas donné, je ne suis pas malade ni enceinte, allons-y". J'entre donc, par une autre porte, dans la mairie. Explique à la dame qui m'accueille que j'ai juste vu de la lumière le camion, et je suis entrée. Non, j'ai déjà donné, il y a longtemps (en y réfléchissant bien, ça doit faire 5 ans), dans le Nord. Questionnaire, passage devant le médecin. Qui vérifie ma tension et mon absence d'anémie. Et prescrit un test pour le palud, vu mes séjours en Oman (oui, elle savait vaguement où c'était, et qu'il y a éventuellement du paludisme). Je lui fait remarquer que j'ai donné depuis, mais peu importe.
Me voilà devant les infirmières. Le premier bras tendu semble peu propice à une piqûre, il faut changer de lit pour trouver une bonne veine. Et 6 minutes 56 plus tard, le quota étant atteint, la machine sonne (oui, ils chronomètrent les dons, pour vérifier que le sang ne coule pas à flots). Un petit tour au buffet, un vrai de vrai buffet avec salades et kouign amann en dessert, histoire de reprendre des forces.
J'ai, du coup, à peine le temps de faire les courses prévues. Il faut aller chercher les enfants à l'école. En rentrant, nous nous arrêtons au parc, parce qu'il y a là un camarade de classe de Numérobis. "Pourquoi tu as un pansement sur le doigt?" "Parce que j'ai été donner mon sang." "Et pourquoi tu donnes ton sang?" Je commence une réponse, "parce que, tu vois, des fois, il y a des gens qui sont malades..." Il n'écoute pas la suite, il est déjà parti jouer.
A quelques mètres de là, son papa, qui est traité pour une leucémie.

Libellés : ,