Saint-Arnoult

(18 janvier)

Cette année, "Saint-Arnoult" se dit "Avallon". Parce qu'il s'est passé exactement la même chose qu'il y a quatre ans dans les Yvelines, mais cette fois-ci, en plein Morvan. Des milliers d'automobilistes coincés par la neige, et une société d'autoroute débordée.
Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé à Avallon. Mais j'étais à Saint-Arnoult, il y a quatre ans. Nous arrivions au péage, en fin d'après-midi, en cette fin de vacances de Noël. Nous rentrions de Bretagne dans le Nord, en passant par Paris. Il faisait encore jour, il commençait à neiger, et la radio de l'autoroute (107.7) annonçait un bouchon au péage, dû à l'affluence.
Nous avons passé le péage à la nuit tombée, même après 20 heures, je crois. Et nous sommes encore restés coincés après, pendant des heures, totalement arrêtés, remettant le moteur en route de temps à autre pour nous réchauffer. 107.7, après avoir annoncé que la situation s'améliorait, ne disait plus rien. Et à l'extérieur, on parlait certes du bouchon, mais on disait aux gens que nous étions secourus, qu'on nous distribuait boissons chaudes et sandwichs, voire même des couvertures.
Comme boisson chaude, j'ai eu le thé que K. a réussi à faire chauffer dans le camping-car de ses parents (nous avions besoin d'un second véhicule, et on nous avait prêté le camping-car, idée lumineuse!). Comme sandwich, j'ai mangé trois biscottes dénichées dans les placards de ce même camping-car. Comme couverture, j'ai eu mon manteau en laine. De secours, point. D'information, aucune.
Après minuit, on nous a ouvert une issue de service, et nous avons quitté l'autoroute, en file indienne, sans savoir où nous allions.
Le lendemain, nous avons compris que les intempéries avaient provoqué le dérapage de plusieurs camions dans une côte après le péage. Ils étaient en travers, ils bloquaient le passage, mais personne n'avait eu l'idée de conseiller aux automobilistes arrivant derrière de sortir avant qu'il ne soit trop tard.
Ce matin, j'ai entendu le responsable de la société d'autoroute dire, à propos de l'embouteillage d'Avallon, que c'était la faute aux poids lourds, qui ne sont pas raisonnables, de continuer à rouler quand il neige. Mais est-il sûr qu'ils aient été bien informés, ces routiers? Car, pas plus tard que le 23 décembre dernier, K. et moi avons pris 107.7 en flagrant délit de mensonge, au péage d'Arles, cette fois.
Vers midi, nous arrivons au péage, et la radio de l'autoroute annonce un bouchon d'un kilomètre avant, et un autre, 4 km après. Evoque vaguement une voiture en feu, mais l'information est à vérifier. Nous passons le péage en même temps que deux véhicules de pompier. Devant, fumée noire. Ok, c'est bien une voiture qui brûle. D'ailleurs, nous sommes arrêtés pas plus de 700 mètres après le péage, et nous pouvons couper le moteur, ça ne roule plus du tout.
Et que dit 107.7? Ben, ils n'ont pas d'information, le patrouilleur envoyé sur place ne revient pas. Ah bon? Mais nous l'avons vu passer dans un sens, puis revenir? Les messages suivants ne mentionnent plus que le bouchon en amont du péage, qui, pendant tout le temps où nous sommes restés arrêtés, soit au moins trois quarts d'heure (j'ai eu le temps de donner à manger à Numérobis), n'aurait pas varié en longueur. J'aimerais qu'on m'explique comment, alors que les voitures ne pouvaient pas dégager devant, la file ne s'est pas allongée. Et qu'on me dise ce qu'on pensé les gens qui ont dû rejoindre l'embouteillage à 3 ou 4 km du lieu où il était annoncé.
Pourquoi ne pas avoir dit simplement qu'un véhicule était en feu, que les pompiers étaient sur place, et que la circulation serait rétablie dès que les conditions seraient réunies? Ils avaient peur que les gens fassent demi-tour vers la sortie la plus proche?
Ils croient peut-être que c'est moins agaçant d'attendre, quand on ne sait pas pourquoi? Ils pensent que c'est agréable, d'être pris pour un imbécile?
Je crois que les sociétés d'autoroute ont encore fort à faire pour améliorer leur communication. Et que je vais continuer à garder, dans ma voiture, une couverture, de l'eau et des biscuits, et aussi des couches pour mes enfants. On n'est jamais trop prudent.

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